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Projet de recherche : cartographie des cours universitaires au Québec liés à la SMET

Afin d’en savoir plus sur l’offre de programmes existants en SMET dans les universités du Québec, le Groupe entreprises en santé a récemment mandaté un projet de recherche dont l’objectif était de cartographier les  cours universitaires québécois liés à la SMET. Ce projet de recherche constitue une étape indispensable qui marque le début d’un processus de sensibilisation et de développement d’opportunités pour le Groupe ES et son réseau de partenaires.

Un des acteurs importants de l’écosystème de la santé/mieux-être au travail (SMET) québécois est sans aucun doute le système académique. Celui-ci contribue principalement à la formation des gestionnaires et employé-e-s du secteur des ressources humaines et de la santé et la sécurité du travail, sans oublier que le système académique, tous programmes confondus, forme les futur-e-s leaders, dirigeant-e-s et entrepreneur-e-s. Ces professionnel-le-s auront une grande influence sur leurs milieux de travail. C’est dans ce contexte que la SMET devient une approche transdisciplinaire à la saine performance organisationnelle. 

Alors que nous savons que l’implication de la haute direction est un ingrédient inévitable dans la mise en œuvre d’une culture organisationnelle saine, il est apparu important pour le Groupe ES de creuser sur le sujet : quelles universités et quels programmes académiques offrent une perspective SMET ? Malgré l’importance du rôle du réseau académique au sein de l’écosystème, il y a, à ce jour, très peu d’informations disponibles au Québec sur les moyens mis en place pour former notre relève. 

Quels sont les résultats ? Quelles conclusions peut-on en tirer ? Éléments de réponses dans cet article.

Pénurie de main d’oeuvre

Pour commencer, prenons une vue à vol d’oiseau : 

En avril 2021, selon un sondage rapporté par le Conseil du patronat du Québec (CPA), « pas moins de 94 % des entreprises [affirmaient] avoir un enjeu d’embauche de personnel, peu importe leur taille et leur secteur d’activités, dans toutes les régions du Québec ». En effet, cette pénurie de main d’œuvre est bien réelle et persiste toujours : « Le manque de travailleurs-euses est un frein majeur au développement de 85 % des PME québécoises », selon le dernier sondage omnibus de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), réalisé en mai 2023. Toutefois, il y a un ingrédient différenciateur qui fait de cette pénurie de main d’œuvre unique et historique : la main d’œuvre est épuisée. Épuisée mentalement et émotionnellement. 

Qui plus est, le paysage démographique change : « Le vieillissement de la population, jumelé notamment au faible taux de natalité, crée une inadéquation entre la capacité de travail et l’offre de travail au Québec. Actuellement, il y a plus de personnes près de l’âge de la retraite que de personnes en âge d’entrer sur le marché du travail (Le Devoir, 2023) ».

Sans compter la transformation numérique et l’arrivée de l’intelligence artificielle dans les milieux de travail qui en déstabilisent plusieurs… et menacent, à ce jour de nombreux emplois. Alors, quelle est la solution ? 

Selon Charles Milliard, président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec depuis janvier 2020, et Éric Desrosiers, journaliste au Devoir, il existe plusieurs solutions à la pénurie de main d’œuvre au Québec, telles que :  

  1. L’inclusion des travailleurs-euses immigrant-e-s, travailleurs-euses autochtones et tous-tes travailleurs-euses stigmatisé-e-s ;

  2. Le retour de travailleurs-euses expérimenté-e-s sur le marché du travail (ex. retraité-e-s) ;

  3. La requalification et la formation en entreprise ;

  4. L’automatisation des entreprises.

Ces solutions proposées le sont, entre autres, pour attirer la main d’œuvre. Mais  que peut-on faire pour retenir cette main d’œuvre et en prendre soin ? Que veulent les travailleurs-euses de demain et quelles seront les raisons qui les pousseront à garder un emploi plus longtemps ?

Rétention des talents

Parlons alors de rétention de main d’œuvre. Si nous avons une main d’œuvre restreinte, il est essentiel d’en prendre soin pour la garder. C’est dans ce contexte que la SMET devient incontournable. Que ce soit pour répondre aux risques du travail susceptibles d’affecter la santé psychologique ou physique, ou parce que la main d’œuvre d’aujourd’hui réclame une meilleure conciliation travail/vie personnelle et un environnement de travail sain, le monde du travail est en pleine (r)évolution.

La santé des travailleurs-euses est donc au cœur de la révolution du monde du travail. Et c’est par la responsabilité partagée qu’on peut arriver à ce que la SMET soit au cœur des cultures organisationnelles québécoises. La responsabilité des organisations, et ce par le leadership des dirgeant-e-s/entrepreneur-e-s, et la responsabilité individuelle. 

Et si un des rôles importants de l’écosystème SMET était de travailler en amont du marché, et de travailler avec le système académique afin de préparer les futur-e-s dirigeant-e-s à l’avenir du travail ? 

Cartographie des formations

La formation d’intervenant-e-s compétent-e-s en santé/mieux-être au travail est essentielle pour favoriser l’actualisation de la mission du Groupe ES et la création de milieux de travail sains. Dans ce contexte, le Groupe ES a mandaté l’équipe de recherche de Simon Coulombe, afin de collaborer à l’élaboration d’une cartographie des cours universitaires au Québec liés à la SMET. Ce projet de recherche permet de capturer les universités, facultés et programmes actuels qui sont liés à la SMET. Il s’agit là d’une étape indispensable qui marque le début d’un long processus de sensibilisation et de développement d’opportunités pour le Groupe ES et son réseau de partenaires.

Plus concrètement, cette recherche visait à recenser ces cours et à en examiner les principaux sujets, en se basant sur les dimensions de la santé et les sphères d'intervention de la norme Entreprise en santé. La méthode de balayage environnemental a été utilisée pour recenser les cours dans les institutions universitaires québécoises. Des mots-clés pertinents ont été utilisés pour cibler les cours liés à la SMET, et des expert-e-s ont également été consulté-e-s pour identifier d'éventuels cours manquants de la liste. La description de chaque cours retenu a été analysée pour déterminer les aspects de la santé et les sphères d'intervention abordés. 

Résultats et conclusions

Parmi les 112 cours universitaires identifiés au Québec en lien avec la SMET, fournissant des pistes pour des orientations et réflexions futures, la majorité de ceux-ci est offerte dans des centres urbains, bien que certains soient également disponibles en ligne, notamment depuis la pandémie de la COVID-19. 

En ce qui concerne les cycles d'études, la majorité des cours appartient au premier cycle (54%) et au deuxième cycle (29%), tandis que très peu sont destinés au niveau doctoral. Cela soulève des questions potentielles sur l'adéquation de l'offre de cours pour les étudiant-e-s de niveau doctoral intéressé-e-s par la SMET. 

Les cours identifiés concernent diverses disciplines, avec une prédominance en sciences de la gestion, en relations industrielles et en kinésiologie. Cependant, il est intéressant de noter que même des cours liés à la santé mentale sont souvent rattachés à des disciplines diverses. 

En ce qui concerne les aspects de la santé abordés, la santé mentale est le plus souvent traitée (67% des cours), suivie de la santé physique (41%) et de la santé sociale (38%). Les questions liées au sens et aux valeurs sont moins fréquemment abordées (7%). 

 

En ce qui concerne les sphères d'intervention, l'environnement de travail (76%), les pratiques de gestion (60%), et les habitudes de vie (32%) sont les plus couramment abordées, tandis que la conciliation travail/vie personnelle est moins fréquemment traitée (10%). 

Les limites de cette étude comprennent la variabilité dans la manière dont les informations sur les cours sont disponibles sur les sites Web des institutions, ce qui a rendu la recherche par mots-clés difficile dans certains cas. De plus, la description des cours était souvent de longueur inégale, ce qui a pu influencer la décision d'inclure ou non un cours, ainsi que les informations qui ont été extraites sur le cours. 

En conclusion, cette étude a permis de constituer une première base de données des cours liés à la SMET au Québec. Les résultats suggèrent une diversité de contenus et une certaine couverture de plusieurs enjeux contemporains en santé et sécurité du travail. Cependant, des questions subsistent quant à l'adéquation de l'offre de cours pour les étudiant-e-s de niveau doctoral et la nécessité d'améliorer la diffusion de l'information sur le Web sur ces cours pour tous-tes les étudiant-e-s. Des recherches ultérieures devront approfondir l'analyse du contenu des cours et évaluer leur impact sur les connaissances et la pratique future des étudiant-e-s formé-e-s. 
 


Pour en savoir plus sur ce projet de recherche, nous vous invitons à consulter notre page web dédiée en cliquant ici. Vous pourrez notamment vous référer au rapport complet de cette étude. 
 

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