En effet, depuis le début de 2023, les travailleurs-euses de plusieurs secteurs ont notamment dû jongler entre l’augmentation de la charge de travail en raison de la pénurie de main-d’œuvre, ainsi que les problèmes de santé financière dus à la crise économique. 

L’indice de santé mentale de TELUS publié en février 2023 indique par ailleurs que 20 % des Canadien-ne-s limitent leurs dépenses liées à leur santé en raison de l’inflation et 45 % se sentent accablé-e-s par leurs dettes. 

Ces chiffres alarmants coutent cher aux entreprises, puisque d’après le Rapport Mieux-être 2022 de Manuvie, le nombre de jours de travail perdus en lien avec la santé et le présentéisme est passé de 41,2 jours en 2021 à 48,1 en 2022.  

De plus, les dépenses en santé au sein des milieux de travail soumis à une culture de surperformance sont supérieures de 50 % à celles des autres organisations, selon une étude scientifique intitulée Psychosocial working conditions and the utilization of health care services.  

Il n’est donc pas surprenant que la santé au travail soit sur les lèvres de tou-te-s les dirigeant-e-s.  

Dans cet article, vous découvrirez des arguments pour convaincre votre direction de se lancer dans une démarche structurée de santé et de mieux-être au travail. 

L’amélioration des relations entre collègues 

Promouvoir la santé mentale passe avant tout par la promotion des actes de gentillesse ou de bienveillance. 

Une étude récente publiée dans le Journal of Positive Psychology a montré que le fait de s'engager régulièrement dans des actes de gentillesse envers les autres diminuerait les symptômes d'anxiété et de dépression par rapport à d'autres interventions, comme des thérapies cognitivo-comportementaux.  

Non seulement ceci ne coute rien, mais en plus la bienveillance ne fera qu’améliorer les relations entre les collègues et développer une culture d’entreprise axée sur l’humain.  

Promouvoir la (saine) performance au travail 

Environ 200 employé-e-s du Royaume-Uni et de la Chine ont participé à une étude de 10 jours au cours de laquelle l'Université de Harvard a recueilli des données autodéclarées et objectives sur l'activité physique à l'aide d'un bracelet connecté.  

À travers cette étude, les chercheurs-euses ont identifié l'impact de l'activité physique sur l'implication au travail. Ces derniers-ères ont par ailleurs conclu que : 

1. L’activité physique favorise une meilleure qualité du sommeil, procure plus d'énergie et améliore la concentration; 

2. L’activité physique a des effets bénéfiques sur les performances, la créativité et la sensibilité à la douleur dès le jour suivant; 

3. L’activité physique améliore l'auto-efficacité des employé-e-s, ainsi que leur confiance en eux/elles et leur motivation à intégrer de nouveaux projets.  

L'auto-efficacité professionnelle reflète la perception qu'a un-e employé-e de sa capacité à accomplir son travail. 

Les organisations qui proposent des programmes d’activités physiques à leurs collaborateurs-trices ont donc tout à gagner!  

Améliorer l’engagement des talents 

Selon le rapport des tendances du marché du travail publié par Indeed et Glassdoor en 2023, le bien-être au travail compte aussi bien que le salaire et les avantages sociaux. En effet, 86 % des travailleurs-euses interrogé-e-s disent que leur humeur au travail a un impact sur leur humeur à la maison. Il n’est donc pas surprenant de constater que 46 % des répondant-e-s affirment avoir des attentes en ce qui concerne le bien-être au travail. 

De plus, selon une étude menée par Paychex et Future Workplace auprès de 603 travailleurs-euses à temps plein en novembre 2021, 67% affirment que les politiques de bien-être au travail seront un avantage déterminant dans leurs recherches d'emploi. 

Lorsque les employé-e-s ont été interrogé-e-s sur les mesures qui pourraient améliorer leur bien-être général, en plus des congés payés supplémentaires, les principaux avantages identifiés sont : un meilleur soutien en matière de santé mentale (29 %), une dotation en personnel adéquate (28 %), une meilleure assurance maladie (28 %) et une formation au bien-être financier (27 %). 

Pour attirer et fidéliser ses talents, il est donc indispensable de s’intéresser à tous les aspects de leurs santé (mentale, sociale, financière, physique, etc.). 

Une culture organisationnelle saine pour une meilleure satisfaction au travail 

Une étude réalisée auprès d'infirmiers-ères hospitaliers-ères à Taïwan a démontré que la satisfaction professionnelle est étroitement liée au style de leadership des responsables de département, ainsi que leurs pratiques de gestion. 

De plus, l’étude a démontré qu’il existe une corrélation entre l'autonomie des employé-e-s et le stress au travail. En effet, pour améliorer l’engagement et le bonheur des membres de son équipe, il est primordial de leur faire confiance et de les responsabiliser. 

Les chercheurs-euses ont donc recommandé aux administrateurs-trices d'hôpitaux de mettre en place une bonne infrastructure organisationnelle et d'améliorer l'environnement de travail afin d'accroître la satisfaction professionnelle des employé-e-s. 

Bien que cette étude ait été menée dans le secteur de la santé, les résultats s’appliquent à tous les environnements de travail. 

À mesure que l'on prend conscience des inconvénients de la surperformance au travail et de son impact sur notre santé, nos attentes en termes de mieux-être au travail (SMET) ne cesseront d’augmenter.

Le plus grand défi tant des employé-e-s que des employeurs est de créer une culture SMET dans un contexte économique et social instable. Compte tenu de l'augmentation des enjeux de santé dans les milieux de travail (épuisement professionnel, troubles musculosquelettiques, etc.), il est aujourd’hui plus qu’urgent de mettre en place des politiques en SMET. 

La meilleure façon pour les employeurs de soutenir leurs employé-e-s serait donc d’ouvrir le dialogue sur les différents enjeux de la santé et de mettre en place des actions durables et efficaces.  Il est aussi indispensable de s’entourer d’expert-e-s afin de mettre en place des initiatives en SMET en adéquation avec les besoins tant des employé-e-s que de l’organisation.